On connait la musique...

On connait la musique...

Plus fort, tas de faignants ! (3)

(Prenez le temps d'écouter les chansons en liens dans l'article au fur et à mesure de sa lecture)

 

La gestion « boulot-dodo » de la crise actuelle nous révèle encore plus cruellement les aspects souvent aliénants ou absurdes du travail moderne.

Lors de ces longues journées passées à travailler seul devant votre écran sans âme avec pour seule perspective de loisirs la dérogation accordée pour aller faire vos courses ou conduire les enfants à l'école, si la vacuité insondable de votre dernière télé-réunion ou l'inanité déprimante du tableau excel qui vous occupa toute l'après-midi ont provoqué en vous l'épiphanie que votre travail n'était pas la santé mais frustration, déprime et géhenne, voici deux petites chansons qui peuvent vous aider à sortir de cette fâcheuse impasse.

 

 

Première étape et première chanson, il s'agit de se construire un arsenal de prétextes inattaquables et de motifs impérieux pour se dérober au travail :

https://youtu.be/YfHxV4wU6IY

"Tu m'engueules sans arrêter

Parce qu'on a pas d'argent

Et qu'on n' peut rien acheter

Pour nous ou tes parents

J' peux pas travailler debout

Parce que ça me fait mal aux g'noux

J' peux pas travailler assis

Ça me fait mal au coccis

Aujourd'hui, le Directeur

Des Galeries Lafleur

M'a offert une situation

De garçon d'ascenseur

Mais je peux pas descendre et monter

J'ai le foie qui va s' décrocher

Je Peux Pas Travailler en boîte

J'ai les poumons comme de l'ouate

La voisine m'a proposé

De laver ses carreaux

Et elle m'a apporté

Un énorme escabeau

Mais, Je Peux Pas Travailler en l'air

J'ai l' vertige, j' peux m' foutre par terre

Je pourrais travailler couché

Mais personne veut m'embaucher

Onésine qui tient l'orchestre

Au dancing du carrefour

M'a d'mandé d'entrer chez lui

Pour jouer du tambour

Mais j' peux pas travailler dans l' bruit

Ça me donne des tas d' maladies

Je Peux Pas Travailler des bras

J'ai l'épaule qui n' tourne pas

Monsieur Jean le commerçant

Qui a des plantations

Me dit "Jules, viens donc chez nous

Pour cueillir le coton"

Mais, Je Peux Pas Travailler penché

Ma colonne veut pas se plier

Je Peux Pas Travailler courbé

J'ai les doigts de pieds recourbés

La Julie, ma belle copine

Qui bosse à l'extérieur

Me suggère de m'occuper

De son p'tit intérieur

Chouette! Je vais pouvoir travailler couché

J'ai fini par m' faire embaucher

Mais j' vois pas pourquoi t'es fâchée

Tes parents pourront bouffer!"

 

Sous couvert d'une chansonnette pseudo-comique aux relents franchouillards moqueurs et méprisants envers les personnes de couleur, Henri Salvador (lui-même d'origine guadeloupéenne) nous brosse un bel éloge de la paresse et de la lubricité, ainsi qu'une vision plutôt cynique du couple marié.

Henri Salvador, encore lui, encore à tirer à boulets rouges sur le travail ! Mais que faisait donc le MEDEF à l'époque ? Trop stupide pour déceler le second degré de ces chansons ?

 

 

Deuxième étape, et deuxième chanson : une fois débarrassé de toute obligation envers un quelconque employeur grâce à l'argumentation développée dans la première chanson, il s'agit de pérenniser votre douce liberté retrouvée par un substitut à votre salaire suffisamment substantiel et sans contrepartie. La solution (merci à Charly de m'avoir rappelé cette chanson) est :

https://youtu.be/B2IFeSwH0LE

"J'en avais marre de travailler

Et de perdre mon temps

À faire des boulots mal payés

Avec des gens très emmerdants

Je cherchais la combine

Et c'est pas facile

De se tirer de l'usine

Pour partir dans les îles

Je me creusais le ciboulot

J'étais comme tous les gens

Allergique au boulot

Mais pas allergique à l'argent

Je n'connais qu'une façon

De se tirer sous les tropiques

Quand on est petit, laid

Et qu'on a pas de fric

 

ASSEDIC

Je t'écrirai de temps en temps

Toi tu m'enverras mon virement

Directement

Tout là-bas, dans mon île

ASSEDIC

Avec ton amie RMI

Vous s'rez mes deux meilleures amies

Ce s'ra dément

 

L'Agence Nationale Pour l'Emploi

M'écrit de France

Ils veulent à peine au bout d'un mois

Me gâcher mes jolies vacances

En m'envoyant chez "Prisunic"

Décharger des camions

Avec ma copine ASSEDIC

Évidemment on a dit non

J'veux qu'ça dure toute la vie

Que chaque jour soit férié

Un jour, je r'cevrai l'avis de fin de droit

Dans mon courrier

Mais faudra me payer cher

Pour retourner au carnaval

Du R.E.R.

Et du Leclerc de Bougival

 

ASSEDIC

Je t'écrirai de temps en temps

Toi tu m'enverras mon virement

Directement

Tout là-bas, dans mon île

ASSEDIC

Enfin ma place au soleil

À moi les ciels vermeils

Et les beaux voyages

M'en priver ce s'rait dommage

ASSEDIC

Tu s'ras ma petite maman

La maman de tous les gens

Qui n'ont pas d'argent

(Pas beaucoup, pas beaucoup...)"

 

Pour les plus jeunes d'entre vous, rappelons que l'ASSEDIC était l'organisme chargé de payer les indemnités de chômage, il a fusionné avec l'ANPE en 2008 pour former le Pole Emploi que nous connaissons actuellement.

 

 

En suivant la morale lucide de ces deux chansons avisées, vous voilà rentier pour un moment. A vous les grasses matinées, les siestes, les longues promenades, les flâneries improvisées, les longs apéros entre copains, du temps pour lire, écrire, écouter et jouer de la musique, etc. Simplement grâce à deux petites chansons. Comme quoi la musique peut vous changer la vie.

Alors, merci qui pour les tuyaux ?

De rien, allez, hein, on connait la musique !..

 



16/11/2020
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